Les membres d’INSP!R — syndicats, mutuelles de santé, organisations de femmes, de jeunes, de personnes âgées, de travailleur·euse·s migrant·e·s ou précaires — contribuent tou·te·s au travail décent dans leur pays. Parmi les quatre piliers de l’Agenda pour le travail décent, INSP!R promeut principalement celui qui porte sur les droits (universels) à la protection sociale, par la création d’un travail décent, les droits du travail et le dialogue social. Ces stratégies sont un gage de démultiplication des changements pratiques et politiques au niveau des bénéficiaires finaux : travailleur·euse·s de l’économie formelle et informelle avec des conditions de travail vulnérables et précaires, leurs familles et les groupes sociaux en situation de précarité.
Nous travaillons sur une multitude de thématiques qui sont des outils pour lutter contre la protection sociale universelle :
L’économie sociale et solidaire (ESS)
L’économie sociale et solidaire (ESS) est composée d’entreprises et d’organisations qui ont la particularité de produire des biens, des services et des connaissances tout en poursuivant des objectifs économiques et sociaux et en favorisant la solidarité. Selon l’OIT, l’ESS incarne une solution viable pour rééquilibrer les objectifs économiques, sociaux et environnementaux. Les organisations de l’ESS s’appuient sur des approches axées sur des valeurs et sur l’être humain, pour relever les défis d’un monde du travail en mutation ; elles peuvent ainsi contribuer à la construction d’une nouvelle économie qui lutte pour la justice sociale et le travail décent.
L’accès à l’emploi
Les changements pratiques et politiques obtenus par INSP!R assurent un accès durable à des emplois décents, garantissent les droits du travail, l’accès à une protection sociale universelle pour tou·te·s au travers d’un dialogue social ou structurel efficace avec les partenaires sociaux et la société civile. Il s’engage à coopérer avec les syndicats qui mettent en œuvre et garantissent un suivi, dans leur pays, des normes en matière de travail décent. Dans le réseau INSP!R, les outils sont partagés entre les organisations membres pour veiller au respect de ces normes dans leurs stratégies d’intervention et de partenariat.
L’accès à la santé
L’accès équitable à des soins de santé de qualité, qui constitue l’une des quatre composantes de la protection sociale (OIT R 202), est un élément majeur de l’action d’INSP!R. Le réseau rassemble des acteurs multiples tels que les syndicats, les mouvements sociaux de femmes, de personnes âgées, en situation de handicap ou vivant avec le VIH/sida, ainsi que d’autres parties prenantes aux niveaux national, régional et international. Il effectue également des échanges structurels avec la mutuelle belge de santé, qui accorde un intérêt tout particulier aux déterminants de la santé et promeut la santé dans toutes les politiques (HiAP, selon son acronyme en anglais). Les mutuelles de santé participent activement au développement de soins de santé de base et à la mise à disposition de produits pharmaceutiques essentiels au sein des politiques de leur pays. De même, elles plaident, au nom de leurs patients, pour un accès à des soins de santé de qualité. Le renforcement des capacités des organisations de la société civile et le développement des réseaux INSP!R garantit une participation plus représentative et indépendante de la société civile, qui se trouve ainsi en capacité de contribuer au développement de systèmes de santé plus solides sur le long terme. L’objectif reste une couverture de santé universelle, par le biais d’un soutien juridique adéquat et de subventions axées sur certains groupes, afin de s’assurer que personne ne soit laissé de côté.
L’égalité de genre
Pour INSP!R, l’égalité de genre est essentielle pour assurer la durabilité et l’inclusivité du développement. Le réseau s’engage donc à contribuer à la mise en œuvre des législations internationale, européenne et belge disponibles dans ce domaine, dont l’ODD 5, qui vise à « parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ». Il s’appuie sur une approche fondée sur les droits, qui cherche à ne laisser personne de côté, et se base sur les conventions pertinentes de l’OIT, notamment les conventions 100 et 111, qui interdisent toutes les formes de discrimination, et la convention 190, plus récente, concernant la violence sexiste.
Le devoir de vigilance en matière de droits humains (HRDD)
Le devoir de vigilance en matière de droits humains (HRDD) représente un modèle qui permet de tenir les entreprises responsables pour leur incidence sur les personnes et la planète. Ces règles sur la diligence raisonnable obligatoire en matière de droits humains et d’environnement devraient exiger que toutes les entreprises, des géants des combustibles fossiles et de l’agroalimentaire aux enseignes de mode et aux fabricants d’électronique, mettent en place des politiques efficaces garantissant que leurs opérations mondiales et leurs chaînes d’approvisionnement ne bafouent pas les droits humains et environnementaux. Il s’agit d’un point d’action essentiel pour INSP!R, dans son effort de promotion du travail décent et des droits à la protection sociale dans le monde entier.
L’environnement
INSP!R s’attache à la promotion de la vie et du travail décents sur une planète durable, en veillant à ne laisser personne de côté. L’économie doit donc être au service du bien-être des personnes, tout en respectant les écosystèmes de notre planète. Elle devrait également miser sur la coopération et la redistribution équitable, et non la concurrence et la maximisation des bénéfices. Pour y parvenir, les solutions passent par une large alliance mondiale entre la société civile, les entreprises et les dirigeant·e·s politiques, permettant d’opérer la transition vers une économie à faible émission de carbone, qui valorise les personnes et la planète au sein du processus de production et de consommation. La protection sociale et la protection de l’environnement sont deux objectifs indissociables qui se renforcent mutuellement.
Le plaidoyer
Pour parvenir à un changement systémique, INSP!R doit peser de tout son poids sur les décisions politiques concernant les droits à la protection sociale aux niveaux national, régional et international. En ce sens, le réseau intervient en tant qu’expert sur le sujet, en s’appuyant sur l’expérience de la centaine d’organisations qu’il représente et sont spécialisées dans ce domaine. Son travail de plaidoyer repose également sur les nombreuses alliances qu’il a pu forger avec des organisations reconnues de la société civile et des organismes internationaux.
La sécurité sociale
Selon l’OIT, la sécurité sociale est un droit humain, qui répond à un besoin universel de protection contre certains risques de la vie et besoins sociaux. Dans les pays qui ont développé, pour leurs citoyen·ne·s, un système de couverture sociale digne de ce nom, la sécurité sociale constitue le système formel de protection sociale. En général, il prévoit une indemnisation en espèces et/ou en nature en cas d’absence ou de perte de revenu (maladie, grossesse, vieillesse, veuvage, etc.).
La formation professionnelle
La défense des droits à la protection sociale présuppose d’offrir des possibilités d’emploi décent donnant accès à une protection sociale complète, d’où l’importance d’une formation professionnelle de qualité et abordable pour tou·te·s, assurée par des expert·e·s compétent·e·s, axée sur des secteurs prometteurs, et s’appuyant sur des stratégies d’intégration professionnelle qui répondent aux réalités du marché du travail, en faveur de l’égalité de genre et du respect de l’environnement.
Le renforcement des capacités
Le renforcement des capacités des membres et des bénéficiaires constitue une stratégie essentielle pour assurer la viabilité du réseau sur les plans technique, social et financier et, en fin de compte, la défense des droits à la protection sociale pour tou·te·s. Il peut prendre la forme d’actions de sensibilisation ou de formation en interne, mais aussi d’interactions réciproques de développement des capacités entre les organisations membres d’INSP!R d’un même pays ou continent, ou à l’échelle internationale.
La recherche
Pour exiger le respect des droits à la protection sociale des travailleur∙euse∙s·dans le monde, INSP!R doit pouvoir s’appuyer sur des données concrètes et objectives reflétant la réalité, sur le terrain, des personnes à représenter et à défendre.